Les transports: ma passion 15.

Dès l’exploitation de la carrière du Val de Fier, mon cousin Alban Coissard avait exploité la roche et les éboulis en trois autres lieux que la carrière principale et toujours en bordure de la route départementale puisque cette exploitation s’étendait sur environ 3 km, de la sortie du grand tunnel, jusqu’en limite avec la commune de Val de Fier. Cette solution, qui ne coûtait donc rien au contribuable, permettait d’élargir, en le sécurisant, cette portion de chaussée. Mais voilà, nous avons par la suite été stoppés, car cette solution pourtant très logique n’avait pas été « pensée » par les décideurs!!

Si ce mode d’exploitation avait perduré, cette dangereuse route serait sécurisée depuis de longues années et c’est pourquoi j’ai proposé il y a 13 ans, au cours d’une réunion publique, qu’au lieu d’autoriser l’agrandissement de la carrière, il aurait mieux valu en profiter pour reprendre cette solution, avec en plus un tunnel court, et toute cette roche extraite aurait été suffisante pour garantir une exploitation Raisonnée. Cette solution était bien évidemment gratuite car l’exploitant récupérait les matériaux extraits.

Mais voilà, comme pour la traversée de Seyssel, faudra t’il qu’un drame survienne car concernant le Val de Fier, il y a non seulement le risque d’éboulement mais aussi celui de l’affaissement de la route, érodée à la base de son emprise par les eaux du Fier?

Pour les personnes qui voudraient en savoir plus , il suffit de cliquer sur ce lien:

Les transports: ma passion 14.

En ce dernier jour de confinement, mais attention, restons prudents, je relate ci-après deux anecdotes relatives aux deux farceurs qu’étaient mon Père et mon cousin Alban Coissard.

Lors d’un contrôle du fisc, concernant le contingentement des quantités de blé moulues à son moulin, mon Père avait malicieusement posé dans les sacoches du vélo du contrôleur, ce qu’il avait accepté, (il était venu d’Annecy par ce moyen de locomotion), deux bouteilles de « gnole ». Après lui avoir fait boire une bonne quantité de cet alcool et avoir alerté ses copains, il l’a laissé repartir en direction d’Annecy. Ce qui devait arriver arriva et ce contrôleur chuta au beau milieu du carrefour principal de Saint-Jorioz sous la risée des copains que mon Père avait prévenu…..Bonne méthode anticorruption!

A Seyssel, cette fois ci, mon cousin Alban avait pour habitude d’annoncer à ses invités, au cours du repas, le fait qu’un de ses cousins avait passé la majeure partie de sa vie en prison et que le deuxième avait passé sa vie à se promener en Afrique. Lors d’une dîner auquel étaient invités le patron parisien de la Banque BNCI (aujourd’hui BNP) et son épouse il avait donc fait cette déclaration avec un sérieux phénoménal….Je ne vous explique pas la tête de nos deux invités, mais après un moment de silence général, il leur déclarait:  » et oui, mon cousin était l’aumônier de la prison d’Annecy, et son frère était missionnaire en Afrique ». L’atmosphère c’est de suite détendue, mais ce souvenir m’est impérissable.

Ci après une photo de la source et cascade du Var à Saint-Jorioz.
et le pont de Seysssel

Bonne soirée.

Les transports: ma passion 13.

Hier, je faisais allusion au chargeur à chenilles, il a remplacé une des deux pelles Poclain que nous avions, car plus pratique pour charger les matériaux en carrière, surtout les enrochements que j’empilais un à un dans les bennes des camions auxquels nous avions ôter les ridelles.

A cette époque, soit le Rhône, soit les Usses étaient souvent en crue et, après pratiquement chacune de celles-ci nous devions reconstituer les « épis » de protection des rives, ainsi que le renforcement de l’emprise de la voie ferrée à Corbonod.

J’ai aussi participé, avec ce même engin, aux côtés d’un autre chargeur à chenilles, celui de l’Entreprise Blondet (un dépot se trouvant à Seyssel Ain) à la réalisation du passage inférieur sous la voie ferrée, de la route menant à Marigny Saint Marcel à Rumilly.

Lors d’un hiver particulièrement rude, au départ du Hameau de Cologny, j’ai tracté le Berliet GLR 8, le « 5 cylindres » comme on les dénommait, lui même tractant le chasse-neige (le traîneau) car la neige, amassée par le vent en congères, obstruait sur une hauteur d’environ 3 mètres cette route, au niveau des deux derniers virages avant Clermont.

C’était avant…..

Les deux pelles Poclain TU étaient identiques à celle-ci, très bien rénovée.
Le chargeur à chenilles Continental TP 650 était identique à celui-ci.

Les transports: ma passion 12.

Ce jour, je tiens à rendre hommage à mon Grand’oncle Jules Coissard, car il a été un grand visionnaire tout au long de sa vie, comme vous pourrez le constater en parcourant le document ci-après et réalisé part sa fille Francia Servet alors quelle était résidente à la Mapad de Seyssel.

Je voudrais revenir sur l’important décision qu’il avait prise dès les années 1940, de réserver des terrains nécessaires afin de réaliser une déviation, de ce qui était alors la Nationale 992, en reliant le carrefour de la Gendarmerie actuelle au Lieu-dit Pomont, au nord de Seyssel. Etant le « père » du nouveau est très beau groupe scolaire, il avait pris cette décision afin que les élèves se rendant en cours, soient protégés du flux de transit des véhicules. Mais voilà, une des premières délibérations de la municipalité, en place dès les années 1980 et dont Christian Monteil était le Maire, a été de « libérer » ces réservations de terrains, ce qui rend à ce jour toute déviation impossible suite aux constructions réalisées depuis.

Aujourd’hui, le carrefour CD 992-CD 57, hormis les nombreux véhicules de transit, est emprunté chaque jour par la majorité des 1040 élèves scolarisés dans les  trois établissements scolaires (piétons et véhicules). Trois accidents se sont produits en 2017 à ce dangereux carrefour et dans les trois cas, un des deux véhicules impliqués dans ces violentes collisions, a terminé sa course sur les trottoirs où, par chance, aucun piéton ne se trouvait.

Dans deux cas, ces accidents étaient dus à des refus de priorité, mais dans les trois cas, la vitesse était très excessive. 

Faudra t’il attendre un très grave accident de personnes pour réaliser un giratoire qui ralentirait et fluidifierait la circulation?

Petite anecdote: un jour, à la demande de mon cousin Alban, j’étais monté au hameau de Vallod avec le tracto-chargeur à chenilles métalliques que je conduisais à cette époque et j’avais redescendu sa dernière batteuse en empruntant la route goudronnée!! Une fois cette batteuse stationnée à l’arrière du garage, j’avais entrepris son démontage en prétendant sa réparation mais mon Grand’oncle Jules, avec un malicieux sourire, sans rien dire, me faisait comprendre que (comme dit la pub) « Maurice tu pousses le bouchon un peu trop loin »……...

Allez, bonne soirée et n’omettez pas de lire le bel hommage de sa fille Francia.

Les transports: ma passion 11.

Toutes ces occupations limitaient mes coups de cafard:

Pendant mes vacances scolaires, j’occupai mes journées à la station Esso et à l’atelier de mécanique uniquement dédié aux véhicules et engins de travaux publics de l’entreprise. Ce « parc » comprenait à cette époque 3 camions bennes, des Berliet bien évidemment, 4 cars 2 Berliet et 2 Isobloc, ainsi que 2 pelles mécaniques hydrauliques Poclain montées sur camions.

Le soir, après l’arrivée des cars effectuant l’un l’aller-retour journalier Seyssel-Ambérieu-Lyon et l’autre Seyssel Annecy par Clermont, je calculai la recette du jour d’après les doubles des billets délivrés aux voyageurs par la boite enregistreuse mobile.

De temps à autres j’accompagnais les chauffeurs, qui conduisaient cars ou camions, lors des excursions organisées par le Syndicat d’Initiative de Seyssel et ses environs. Pour moi qui ne connaissai que Saint-Jorioz et Seyssel, ces ballades m’ont permis de découvrir nos grands cols régionaux ainsi que la Suisse, à destination d’Interlaken.

Sur la photo ci-dessous, devant le Berliet PLB 8R, je suis en compagnie d’un des chauffeurs, René Persoud, qui alternait ces excursions avec René Bornens et Roland Cettour, le fondateur de Seyssel Cars par la suite.

Ce même car, conduit par Jacques Recourt et datant de 1954 était auparavant affecté à la ligne Seyssel-Lyon.

Les excursions étaient très prisées par les estivants nombreux à Seyssel à cette époque.

Les transports: ma passion 10.

Dès mon arrivée à Seyssel chez mon cousin Alban Coissard, j’ai de suite compris que cela me serait mentalement bénéfique car je « retombais » dans un domaine que grâce à mon Père je connaissais bien puisque l’Entreprise Coissard avait comme objet commercial, l’exploitation de carrières, les transports de marchandises et voyageurs, sans oublier le garage et la station Esso.

Détail important, la carrière du Val de Fier étant beaucoup moins grande qu’aujourd’hui était équipée d’une installation de concassage strictement identique à celle que mon Père avait installée, je suppose en la copiant, à Saint-Jorioz. A titre de comparaison, nous produisions en moyenne 30 M3 jour, l’équivalent de la capacité de 2 semi- remorques à ce jour!! Cette production était suffisante pour les livraisons de matériaux destinés aux communes du Pays de Seyssel et qui serait guère plus importante de nos jours.

A cette époque, mon cousin subissait des pressions régulières dans le but d’arrêter cette petite exploitation sous prétexte de sauvegarde du site du Val de Fier mais lorsque que l’on voit, depuis quelques années cette extraction « pharaonique »……. l’on peut se poser quelques questions! Le comble dans cette histoire est le fait que les matériaux concassés son « exportés » pour environ 95 % hors du pays de Seyssel!!

J’étais à cette époque élève interne au Collège Technique et Moderne ( rebaptisé depuis Lycée Lycée Germain Sommeiller) à Annecy. Je n’étais pas trop mauvais élève au début mais par la suite, préférant la vie active, ( je dessinais des camions et des pelles mécaniques pendant les cours) mes études se sont terminées dès l’obtention de mon CAP de tourneur.

Bonne soirée et à demain…

Les transports: ma passion 9.

Ces deux derniers jours je vous ai relaté cette effroyable période allant du 10 au 25 Avril 1955 qui a « cassé » cette belle unité familiale car chacun de nous cinq a dû trouver des solutions.

Je n’ai pas été le plus mal loti puisque une fois encore l’esprit de famille a été au rendez-vous car, dès après, avec ma soeur Marie, nous avons été invités à passer 8 jours chez nos cousins Albert et Céleste Veyrat ici à Seyssel, ma cousine Céleste étant la fille de mon Grand-oncle Jules Coissard, frère de ma Grand- mère paternelle, qui repose à Saint-Jorioz aux côtés de mon Grand-père.

Pendant ce séjour, nous avons été invités, en compagnie de Maman chez Alban et Angèle, fils lui aussi de Jules et il nous a gentiment proposé que je vienne à chaque vacances chez lui. Alban ayant les mêmes qualités que mon Père avec qui il était d’ailleurs très copain, nous avons accepté et petit à petit je venais chez lui jusqu’au jour où j’y suis resté à temps complet.

Depuis ce triste 10 Avril, j’avais parait il perdu le sourire mais cette période que je continuerai à décrire m’a permis peu à peu de le retrouver et vous comprendrez aisément pourquoi……...

Les transports: ma passion 8.

Après ce drame du 10 Avril 1955, courageusement, ma Mère, mon Oncle Gaston et mes deux soeurs Ginette et Marie ont décidé de poursuivre l’exploitation de cette meunerie-boulangerie.

Pour cela, il fallait trouver un ouvrier meunier et donc monsieur Gonthier de Bellecombe en Beauges est venu se joindre à ma famille afin de s’occuper du moulin.

Le 24 avril il était allé à la coopérative de blé de La Balme de Sillingy au volant nôtre camion afin de prendre une livraison de blé et donc au soir du 24, le moulin pouvait continuer à moudre.

Mais voilà, aux premières heures du 25 Avril, le moulin, la boulangerie et bien sûr nôtre logement étaient entièrement ravagés et détruits par un violent incendie.

J’avais donc 10 ans et 65 ans plus tard, je me demande toujours pourquoi le sort peut « massacrer », en 15 jours toute une famille!!!

Je terminerai ce jour par un clin d’oeil à la mémoire de Monsieur Louis Mazzia instituteur, un homme ferme mais juste qui est venu à la maison quelques jours après pour me « consoler » de la perte de mes affaires d’école en m’affirmant qu’il les remplacerait; une superbe démarche pour le gamin que j’étais.

Nôtre classe et Monsieur Louis Mazzia .

Les transports: ma passion 7.

Le 9 Avril 1955, en cette veille de Pâques, lorsque, accompagné de ma soeur Marie, je me suis rendu à l’église de Saint-Jorioz où pour la première fois je tenais le rôle d’enfant de choeur lors de la messe de minuit, j’ai quitté le fournil de la boulangerie dans lequel mon Père était entrain de surveiller la cuisson de gâteaux « St-Genis » (les fameux gâteaux aux pralines) dont il avait secret de fabrication, y incluant une pointe de safran.

Malheureusement, à nôtre retour, un médecin venu d’Annecy, était à son chevet mais n’a rien pu faire pour le sauver. Il est donc décédé d’un AVC, à cette époque on appelait cela « une attaque », terme vraiment approprié, aux premières heures de ce 10 Avril 1955 et donc jour de Pâques.

Inutile de préciser que depuis cette date, Pâques n’est plus un jour de fête car je n’ai jamais pu admettre ce que je considère comme la pire injustice envers cet HOMME Juste, Travailleur et plein de Bonté.

Parmi la nombreuse et émue foule le jour de sa sépulture, Monsieur le Curé Bouvet qui faisait partie de ses amis avait les larmes aux yeux et pourtant, mon Père ne fréquentait pas les églises.

PAPA, je ne peux pas parler de toi au passé et tu resteras jusqu’à mon dernier souffle mon modèle et mon guide car une bonne partie de mon coeur (du moins ce qu’il en reste) t’est réservée.

Ton gamin.

Les transports: ma passion 6.

En 1954, il a été proposé à mes parents la reprise, en location, d’une minoterie-boulangerie, toujours à Saint-Jorioz, au hameau de Monnetier, mon Père étant meunier et mon Oncle Gaston boulanger-pâtissier de métier, avec l’aide de deux de mes soeurs Ginette et Marie, ils ont donc accepté.

Mon Père a entreprit la remise en état du moulin, à l’arrêt à cette époque, lui aussi mue par une roue à aube, ainsi que le « rafraîchissement » de la boulangerie, du magasin de vente et de l’appartement.

Après acquisition d’un Tub Citroen, mes deux soeurs au volant duquel elles effectuaient en sillonnant ainsi les communes de Saint-Jorioz, Saint-Eustache et Leschaux , les tournées destinées de livraisons quotidiennes de pain aux particuliers. Ici aussi un ingénieux système d’échange de paiement par compensation aux nombreux agriculteurs fournisseurs en blé du moulin, évitait les nombreux règlements en espèces.

Toute la famille était donc occupée par ce « renouveau », Maman, en dehors de ses tâches ménagères servait les clients au magasin…..mais voilà, c’était trop beau….

Bonne soirée, et demain, si j’en ai le courage, je vous raconterai la triste suite.