Bourgogne Fret Service reprend des trafics à la route
L’opérateur ferroviaire territorial Bourgogne Fret Service redynamise les lignes capillaires fret du nord-est de la France. Cette filiale d’Europorte et de l’union de coopératives céréalières Cerevia se positionne à présent sur de nouveaux trafics.
Un million de tonnes transportées en l’espace d’un an seulement, le bilan est assurément élogieux pour la très discrète entreprise ferroviaire Bourgogne Fret Service.
Basé à Vénarey-les-Laumes (Côte-d’Or) depuis sa création en novembre 2012, le premier opérateur ferroviaire territorial (OFT) peut également s’enorgueillir de 50% du trafic repris à la route. C’est, en effet, la mutualisation des flux qui a permis d’optimiser la chaîne logistique, rendant, de fait, l’offre ferroviaire plus concurrentielle. Aucune donnée chiffrée n’a cependant été communiquée.
De nouveaux trafics à venir
Pour l’heure, les deux grandes zones d’activité de Bourgogne Fret Service sont situées en Bourgogne et en Champagne du Sud. Au départ des silos bourguignons, le trafic est acheminé en traction Diesel vers le triage de Perrigny avant de repartir en traction électrique ou Diesel vers l’Est, l’Italie et les ports du Sud dont Fos-sur-Mer. En Champagne, les céréales sont essentiellement évacuées vers l’Est où elles alimentent notamment l’industrie agroalimentaire.
Au global, ce sont ainsi quinze trains de 1 800 à 2 000 t qui sont acheminées par semaine. Au nombre d’une demi-douzaine, les clients sont Cerevia ainsi que des coopératives et autres négociants.
Dès 2014, l’entreprise envisage de se développer dans d’autres secteurs d’activité comme le bois ou la métallurgie. Ces deux dernières filières représentent de réelles perspectives tant elles ont été délaissées progressivement par les opérateurs existants. D’autres contacts ont également démontré qu’il existait aussi des potentiels de trafic dans les granulats. Tous ces nouveaux trafics consisteraient en des trains complets ou des coupons de wagons isolés.
De l’importance du réseau capillaire
Comme se plaît à le souligner François Coart, directeur du développement d’Europorte, filiale de fret ferroviaire d’Eurotunnel, « le système est ouvert à de nouveaux partenaires. Nous avons, en effet, trois façons de travailler : en tant que commissionnaire de transport offrant une solution de point à point, acheminement sur de courtes distances et entrée au capital pour des clients souhaitant avoir des perspectives à long terme. Nous sommes également prêts à faire de Bourgogne Fret Service un OFT multimodal en proposant une offre intégrée avec des camions, si le client le demande, ou par voie fluviale. Cette nouvelle offre commerciale pourrait être mise sur pied avec des partenaires locaux ».
Vecteur de report modal, la société aurait souhaité un peu plus de soutien de la part de Réseau Ferré de France (RFF) quant à la remise en état du réseau des lignes capillaires. « Il est regrettable que RFF n’accompagne pas plus ses clients entreprises ferroviaires et chargeurs. Ce serait leur intérêt, le réseau capillaire revitalisé dynamisant à son tour le réseau primaire. Une tonne de kilomètre / train (TKT) transporté sur le réseau secondaire génère, en effet, 10 TKT sur le réseau principal ».
Déjà rentable avec un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros en 2013, l’entreprise n’a pas souhaité confirmer, à ce stade, un très fort développement de ses revenus en 2014.