Le 9 Avril 1955, en cette veille de Pâques, lorsque, accompagné de ma soeur Marie, je me suis rendu à l’église de Saint-Jorioz où pour la première fois je tenais le rôle d’enfant de choeur lors de la messe de minuit, j’ai quitté le fournil de la boulangerie dans lequel mon Père était entrain de surveiller la cuisson de gâteaux « St-Genis » (les fameux gâteaux aux pralines) dont il avait secret de fabrication, y incluant une pointe de safran.
Malheureusement, à nôtre retour, un médecin venu d’Annecy, était à son chevet mais n’a rien pu faire pour le sauver. Il est donc décédé d’un AVC, à cette époque on appelait cela « une attaque », terme vraiment approprié, aux premières heures de ce 10 Avril 1955 et donc jour de Pâques.
Inutile de préciser que depuis cette date, Pâques n’est plus un jour de fête car je n’ai jamais pu admettre ce que je considère comme la pire injustice envers cet HOMME Juste, Travailleur et plein de Bonté.
Parmi la nombreuse et émue foule le jour de sa sépulture, Monsieur le Curé Bouvet qui faisait partie de ses amis avait les larmes aux yeux et pourtant, mon Père ne fréquentait pas les églises.
PAPA, je ne peux pas parler de toi au passé et tu resteras jusqu’à mon dernier souffle mon modèle et mon guide car une bonne partie de mon coeur (du moins ce qu’il en reste) t’est réservée.
Ton gamin.