Transport combiné : le projet de liaison entre Lyon et Gand en passe d’aboutir

La liaison multimodale entre la région Rhône-Alpes et la Belgique n’attend plus que la confirmation d’une subvention publique du programme européen Marco Polo. Les premiers convois pourraient circuler à la fin du premier trimestre 2014.

Le port de Lyon-Edouard Herriot devrait avoir sa liaison avec la Belgique en 2014. © Olivier Constant
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Trente mois, c’est le temps qu’il aura fallu au cluster Logistique Rhône-Alpes pour voir aboutir son projet de création d’une liaison multimodale entre la seconde région économique française et la Belgique, et plus précisément entre le port de Lyon-Edouard Herriot et celui de Gand.

Reste une étape cruciale à franchir : obtenir une subvention publique de 1,8 million d’euros sur trois ans du programme européen Marco Polo de l’Union européenne. La demande doit être déposée en août 2013, le retour étant attendu fin 2013.

Un potentiel de 260 000 tonnes

La subvention a de fortes chances d’être accordée, car le service de transport combiné (caisses mobiles, conteneurs rail-route) dont le volume moyen annuel des flux continentaux pourrait tangenter les 260 000 tonnes au cours de la première année pleine d’exploitation, répond en tous points aux critères d’éligibilité du programme (« innovant, multi-européen et massifié »).

En outre, une partie des 450 millions d’euros alloués au programme Marco Polo pour la période 2007-2013 reste disponible.

Si le Port de Lyon-Edouard Herriot a, dès l’origine, été sélectionné côté France, quatre possibilités existaient côté Belgique pour couvrir l’intégralité du territoire : Gand, Rekkem, La Louvière et Liège. C’est finalement le port de Gand qui a été choisi à l’issue d’une cartographie des flux et de l’intérêt des membres du consortium. Ceux-ci sont au nombre de six : PO Scandex, Cluster Logistique Rhône-Alpes, Transports Labouriaux, CNR (Compagnie Nationale du Rhône), Port de Gent (Gand) et Containers Ships.

Achat de caisses mobiles

Au-delà de la consolidation du consortium, une nouvelle étape verra la création d’une société d’exploitation au cours du dernier trimestre 2013. Elle pourra réunir des chargeurs, transitaires, transporteurs, manutentionnaires et autres entreprises ferroviaires. Il reviendra à la société d’exploitation de porter l’investissement lié à l’acquisition de plusieurs dizaines de caisses mobiles de 20 à 45 pieds. Elles seront livrables au cours du premier trimestre 2014.

Aux côtés des conteneurs, ces caisses mobiles entreront dans la composition des trains de 600 mètres de long et d’une masse de 1 500 tonnes dont 900 tonnes de charge utile.

Ces trains seront remorqués intégralement en traction électrique par une entreprise ferroviaire qui sera désignée fin juillet 2013. Trois concurrents restent en lice pour emporter ce marché. Les sillons ont d’ores et déjà été demandés à Réseau Ferré de France (RFF).

Premiers convois fin mars 2014

Effectif à la fin du premier trimestre 2014, soit avec deux mois de retard sur le planning révélé fin septembre 2012, le démarrage d’exploitation interviendra avec trois fréquences dans chaque sens par semaine. Le départ s’effectuera à 19h00 pour une arrivée à 7h00.

Ces temps de parcours seront identiques à ceux de la route. Mais les promoteurs du projet, qui s’attendent initialement à un coefficient de remplissage de 65%, souhaitent monter le plus rapidement possible à quatre à six fréquences par semaine. « La rentabilité des trains sera atteinte avec un taux de chargement de 85% », indique Alain Tricri, directeur exploitation Groupe Transports PO Scandex. Avant d’ajouter « qu’on éliminera 32 t de CO2 par train et de l’engorgement routier. Pour le transporteur qui utiliserait le train, ce serait, par ailleurs, socialement plus facile à gérer ».