Des freins défaillants à l’origine de l’accident mortel de Chambéry

Les « freins défaillants » de la semi-remorque immatriculée en Italie pourraient être à l’origine de l’accident qui a fait quatre morts vendredi à Chambéry.

Freins usés

L’enquête et le rapport des premières expertises ont permis d’établir que non seulement l’ensemble routier italien circulait en surcharge, mais que son conducteur avait connaissance d’un problème important de freins. Une heure avant d’emprunter la voie rapide urbaine de Chambéry, où s’est produit le drame vendredi matin, le conducteur du poids lourds aurait découvert que son ensemble rencontrait un problème technique important de ses freins mais ne s’était pas arrêté pour procéder à la réparation.

On connait la suite : le conducteur a déclaré qu’il avait été gêné par un automobiliste, qui n’a pas été identifié et qu’il avait donné un coup de volant. Tractant une remorque surchargée de tôles ( 7 à 8 tonnes selon les usages de cette entreprise de Turin), l’Iveco blanc avait franchi le terre plein central, couché les rails de sécurité avec de percuter quatre voitures, tuant quatre occupants et en blessant quatre autres.

Ecroué

Le chauffeur du camion italien responsable de l’accident de Chambéry a été placé en garde à vue vendredi, puis écroué. Il devrait être présenté aujourd’hui devant un juge en vue de sa mise en examen pour « homicides involontaires » aggravés de la « violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité », a ajouté le parquet. « Il encourt 7 ans d’emprisonnement », a indiqué le parquet qui a requis son placement en détention provisoire, les garanties de présentation devant la justice n’étant pas remplies, a-t-il justifié.

Une entreprise ayant pignon sur rue

« L’enquête se poursuit et devra déterminer s’il y a d’autres responsabilités engagées », a pointé le procureur de la République. « Le juge d’instruction dira s’il y a matière ou non à poursuivre l’entreprise de transport qui l’employait « , Edil Tras selon le Dauphiné.

Un drame qui scandalise la profession

Cet accident ne manque pas de scandaliser les transporteurs savoyards et haut alpins, qui perdent chaque semaine des marchés face à des concurrents italiens qui abusent d’une main d’œuvres  » low-cost  » roumaine, bulgare et africaine. De nombreux jeunes arrivés clandestinement par la mer ont été régularisés en Italie et sont vus offrir des permis de conduire Poids-Lourds. Certains circulent en double équipage sur les lignes affectés au fret aérien à travers l’Europe. Les professionnels français s’interrogent sur les compétences réelles de ces nouveaux routiers en situation précaire, qui hésitent à exiger la réparation de leurs camions dans un état technique lamentable.

Des italiens habitués aux combines

Quand à la surcharge sur les plateaux, il s’agit d’une fraude très répandues à travers les Alpes. Quelques heures avant le drame, un transporteur de Gap a été sollicité par les gendarmes pour décharger partiellement un semi remorque italien surpris sur la bascule, à 52 tonnes. Le routier en infraction avait tenté de semer le trouble dans l’esprit des contrôleurs en produisant une autorisation de convoi exceptionnel de 1ère catégorie, mais cette dernière était caduque, car elle ne concernait pas en l’espèce, une masse indivisible et que le camion italien empruntait qui plus est, le col du Montgenèvre. Ulltime exemple de fraude, lundi dernier, ces plateaux descendaient le tunnel du Fréjus en direction de Lyon en toute impunité, alors qu’il s’agissait d’un jour férié…

Claude Dulac

• « Alors que nos transporteurs Français, (ceux ayant leur siège social sur notre territoire), sont contrôlés drastiquement, tant au niveau des chauffeurs que du matériel, des véhicules d’autres pays européens circulent en toute impunité et voici le triste et catastrophique résultat. Je rends hommage à toutes les victimes et à leurs proches. »
  Par Maurice MEGEVAND (16/04/2012)

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• « Que l’entreprise Edil Tran ait pignon sur rue me fait vraiment sortir de mes gonds.Que l’on interroge les controleurs du 05et du 73… »
  Par ORIAC (16/04/2012)